Arthur Rimbaud, The Buffet
by Mike Alexander
A large buffet, ornately carved oak, seems
quite elderly, an antiquated gent;
it’s opened wide, & from its darkness streams,
as from a stream of wine, engaging scent;
chock full, a mess of ancient ancientnesses,
yellow-smelling linens, forgotten rags
from women & their children, faded laces,
grandmother’s kerchieves wrought with griffon-swags;
it’s there one would find lockets, white & blonde
clippings of hair, small cameos, dried flowers
whose faint perfumes were such as fruit exhales.
Buffet of bygone days, you know what tales
you’d like to tell, & so you make a sound,
when slowly opening your great black doors.
Le buffet
C’est un large buffet sculpté; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants;
Tout plein, c’est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d’enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons;
—C’est là qu’on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.
—O buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.